Peugeot est un pilier de l’industrie automobile européenne, mais quels sont ses pires flops ? Connue pour ses modèles populaires comme la 205 ou la 208, la marque au lion a pourtant essuyé plusieurs échecs commerciaux. Ces revers ont souvent été causés par des décisions stratégiques discutables, des choix de design mal accueillis ou des technologies inadaptées aux attentes du public. D’autres fois, la concurrence ou un mauvais timing de lancement a pesé sur les ventes. Ces échecs n’ont pas été vains, car Peugeot en a tiré des leçons qui lui ont permis d’ajuster sa stratégie et de concevoir des modèles mieux adaptés au marché. Voici les dix plus gros flops de la marque, leurs raisons et les enseignements qui en ont découlé.
Peugeot 604 : Pourquoi la grande berline haut de gamme a-t-elle échoué ?
Lancée en 1975, la Peugeot 604 était la première tentative du constructeur pour s’imposer sur le segment des berlines haut de gamme. Avec un design signé Pininfarina et des ambitions clairement affichées, le modèle visait à rivaliser avec les Mercedes et BMW. Cependant, plusieurs failles ont compromis son succès. D’abord, la 604 consommait trop, un défaut majeur en pleine crise pétrolière. Ses motorisations, jugées peu puissantes, n’étaient pas au niveau des attentes des clients premium. Enfin, la finition intérieure décevait, surtout face à la concurrence allemande, mieux positionnée sur la qualité perçue. Résultat : à peine 153 266 unités vendues en dix ans. Cet échec a montré à Peugeot qu’entrer sur le segment premium exigeait des prestations irréprochables et un positionnement plus réfléchi.
Peugeot 605 : Comment des problèmes de fiabilité ont-ils gâché son potentiel ?
Présentée en 1989 pour succéder à la 604, la Peugeot 605 misait sur un design moderne et un équipement riche. Elle visait les Audi A6, BMW Série 5 et Mercedes Classe E. Pourtant, le modèle a été plombé par des problèmes de fiabilité, en particulier sur l’électronique. Dès les premières livraisons, les clients ont signalé des dysfonctionnements au niveau des systèmes électriques, de la gestion moteur et des équipements de confort. La presse spécialisée s’est emparée du sujet, ternissant l’image de la berline. Bien qu’un restylage en 1994 et des rappels aient tenté d’améliorer la situation, le mal était fait. Avec seulement 254 501 unités écoulées, bien en dessous des prévisions, la 605 a confirmé la difficulté de Peugeot à s’imposer sur le haut de gamme. Cette leçon a incité la marque à privilégier des développements plus rigoureux pour ses modèles futurs.
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Peugeot 607 : Pourquoi la dernière grande berline du Lion n’a-t-elle pas trouvé son public ?
En 1999, Peugeot lance la 607 avec l’ambition de corriger les erreurs de la 605. Son design épuré, son intérieur raffiné et ses équipements modernes semblaient prometteurs. Toutefois, malgré une offre mécanique diversifiée et un confort soigné, la 607 n’a pas réussi à séduire hors des frontières françaises. Face aux références du segment premium allemand, elle souffrait d’un manque d’image. Sa tenue de route, bien que correcte, ne parvenait pas à rivaliser avec la rigueur allemande, et ses moteurs manquaient de puissance face à ceux de ses concurrents. Résultat : environ 160 000 unités vendues en onze ans. Cet échec a souligné l’importance du prestige de marque dans le segment premium, un aspect sur lequel Peugeot ne pouvait rivaliser sans repenser profondément son approche.
Peugeot 1007 : Pourquoi l’innovation des portes coulissantes a-t-elle été un échec ?
En 2005, Peugeot tente une approche audacieuse sur le segment des citadines avec la 1007. Son principal argument ? Des portes coulissantes électriques inédites pour une voiture de cette taille. Si l’idée était séduisante sur le papier, la réalité fut moins glorieuse. Ce système alourdissait considérablement le véhicule, rendant les moteurs proposés (déjà modestes) encore moins performants. À cela s’ajoutait un prix élevé, dissuasif pour la clientèle visée. Enfin, le design particulier de la 1007, jugé peu harmonieux, a divisé l’opinion. Résultat : seulement 124 100 exemplaires écoulés jusqu’en 2009. Ce flop a rappelé à Peugeot que l’innovation doit être au service de la praticité et du rapport qualité-prix, surtout sur un segment aussi concurrentiel.
Peugeot 4007 : Comment le premier SUV de la marque s’est-il planté ?
Face à la montée en puissance des SUV en Europe, Peugeot réagit en 2007 avec le lancement du 4007. Développé en partenariat avec Mitsubishi et basé sur l’Outlander, le modèle espérait capitaliser sur la popularité de ce type de véhicule. Mais le public n’a pas suivi. Le design, trop proche de son cousin japonais, manquait de caractère. La consommation élevée, notamment sur les versions essence, ajoutée à un malus écologique important, a rebuté de nombreux acheteurs. Malgré ses qualités en tout-terrain, le 4007 n’a jamais réussi à trouver sa place face à une concurrence déjà bien installée. Les ventes ont péniblement atteint 49 000 unités. Peugeot a retenu de cet échec qu’un modèle importé ne pouvait se contenter d’un simple changement de logo : l’identité visuelle et les attentes du marché européen devaient être mieux considérées.
Peugeot 4008 : Pourquoi la deuxième tentative de SUV n’a-t-elle pas fonctionné ?
Cinq ans après le 4007, Peugeot persiste avec le 4008 en 2012. Conçu, lui aussi, en partenariat avec Mitsubishi (sur la base de l’ASX), il visait le segment des SUV compacts. Malheureusement, les défauts du 4007 se retrouvaient amplifiés. Le design manquait d’originalité, l’habitacle paraissait daté et les motorisations, jugées faiblardes, ne répondaient pas aux attentes des conducteurs européens. Le tout était proposé à un tarif peu compétitif, rendant la concurrence (notamment le Nissan Qashqai) bien plus attrayante. Résultat : seulement 36 000 exemplaires vendus. Peugeot a compris que la crédibilité sur le segment des SUV passait par des modèles conçus en interne, adaptés aux goûts européens, comme l’a prouvé le succès du 3008 quelques années plus tard.
Peugeot RCZ R : Pourquoi le coupé sportif n’a-t-il pas séduit malgré ses qualités ?
Lancé en 2013, le RCZ R était la déclinaison la plus puissante du coupé RCZ, avec un moteur de 270 chevaux. Doté d’un design séduisant et de performances honorables, il visait les amateurs de sportives compactes. Mais son prix, proche de celui d’un Audi TT ou d’une BMW Série 2, sans bénéficier du prestige de ces marques, a freiné son adoption. Bien que salué pour son châssis dynamique, le RCZ R n’a pas réussi à justifier son tarif face à des concurrentes offrant des motorisations plus variées et une meilleure image. Résultat : des ventes limitées malgré des critiques positives. Cette expérience a rappelé à Peugeot qu’un positionnement premium exige plus qu’un bon produit : la perception de la marque est cruciale.
Peugeot iOn : Comment l’électrique avant l’heure s’est-il soldé par un échec ?
Peugeot a tenté de prendre les devants sur le marché des voitures électriques avec la iOn, lancée en 2010. Développée avec Mitsubishi sur la base de la i-MiEV, cette citadine électrique ciblait les centres urbains. Si la démarche était louable, plusieurs obstacles ont entravé sa réussite. L’autonomie, limitée à environ 150 km, ne répondait pas aux besoins du quotidien pour de nombreux utilisateurs. Le prix, quant à lui, dépassait 30 000 euros avant aides, un tarif jugé prohibitif pour un modèle aussi restreint. Malgré la montée des préoccupations écologiques, le marché n’était pas prêt à accepter ces concessions. Les ventes sont restées confidentielles, et la iOn a disparu des catalogues sans faire de bruit. Peugeot a compris que l’électrique nécessitait des solutions plus abordables et pratiques, comme en témoignent les modèles e-208 et e-2008.
Peugeot 508 PSE : Pourquoi la berline sportive la plus puissante de Peugeot a-t-elle été un fiasco ?
Avec la 508 PSE (Peugeot Sport Engineered), lancée en 2020, la marque a voulu marquer son retour sur le segment des berlines sportives. Dotée de 360 chevaux grâce à une motorisation hybride rechargeable, la 508 PSE affichait des performances notables. Pourtant, le succès commercial n’a pas été au rendez-vous. Son prix élevé, dépassant les 70 000 euros, la plaçait face à des rivales allemandes mieux établies. De plus, les performances réelles, bien qu’honorables, n’égalaient pas celles des versions sportives de BMW ou Audi. Le design agressif, bien que séduisant, n’a pas suffi à compenser le manque de reconnaissance de Peugeot sur ce segment. Résultat : moins de 2 000 exemplaires vendus. Cet échec a mis en évidence la difficulté d’imposer un modèle sportif haut de gamme sans un capital image fort.
Peugeot 408 (2022) : Pourquoi ce modèle récent n’a-t-il pas convaincu ?
Dernier modèle de ce classement, la Peugeot 408, lancée en 2022, se voulait innovante en combinant les codes d’une berline, d’un SUV et d’un coupé. Si cette approche visait à séduire un large public, elle a surtout semé la confusion. Le design, bien que travaillé, a divisé, et le positionnement tarifaire jugé trop élevé a freiné les ventes. Avec des concurrents comme le Renault Arkana, mieux accueilli et plus abordable, la 408 a peiné à convaincre. Les motorisations, principalement hybrides, ont été saluées mais jugées insuffisantes pour justifier le prix demandé. En 2023, à peine 8 200 unités ont été écoulées en France. Peugeot a ainsi compris qu’un produit trop hybride dans son approche pouvait désorienter les clients et nuire aux ventes.
Article publié le 04/03/2025 à 6h14