Vous étiez nombreux à l’attendre, le voici enfin, notre essai du Roadster Mazda MX-5 RF First Edition ! Cette nouvelle version du célèbre cabriolet présente une particularité, celle de disposer d’un toit rétractable électriquement. Outre cet aspect, ce nouveau modèle sera disponible ce mois-ci dans une version limitée à 150 exemplaires. Nous avons eu l’immense privilège de l’essayer en prenant les commandes du no 121, dans le cadre d’un Road Trip organisé par Mazda France. Plusieurs étapes étaient donc au programme de notre périple dans le sud de la France. D’ Avignon (Gare TGV) à Aix-en-Provence en passant par Gordes, Monieux ou encore Lauris (Domaine de Fontenille), nous nous sommes délectés de routes aux configurations diverses et variées. Idéal pour vous rendre un verdict le plus complet possible…Voici sans plus attendre, notre essai du Mazda MX-5 RF First Edition.
Lundi 27 février, 11H, arrivée en gare d’Avignon TGV. L’équipe de Mazda France nous attend avec son armada de MX-5 RF. Après un rapide briefing nous présentant le déroulement de la journée et de ses différentes étapes, nous nous apprêtons à prendre place dans notre véhicule. Avant d’entrer dans le vif du sujet, nous passons pas la case bagages. Car ce nouveau modèle dispose d’un coffre plus grand que celui intégré au précédent. Ainsi, les 127 litres annoncés nous permettent largement d’y ranger nos deux valisettes, une sacoche pour PC portable ainsi que nos blousons. Un petit rangement supplémentaire est même présent au fond du coffre (voir photo ci-dessous). D’autre part, le bouton d’ouverture, dissimulé plus bas sur la droite se trouve facilement et permet une ouverture intuitive.
A l’intérieur, l’espace a été pour le moins optimisé. Entre les deux dossiers de sièges (Recaro, sur ce modèle), deux porte-gobelets sont au programme, ainsi qu’un petit espace de rangement contenant le gilet de signalisation et pouvant accueillir de petits objets comme des portefeuilles. Un autre espace de petite taille (photo ci-dessus) se trouve également entre les deux occupants du MX-5. Là encore, un portefeuille, des clés, de la monnaie ou un Smartphone peuvent y être positionnés. Pas de boite à gants, en revanche, mais de très minces vides poches dans chacune des portières.
On note la localisation du frein à main à droite de la boite de vitesse (photos ci-dessous), c’est à dire à proximité du siège passager. Mais compte-tenu de la distance restreinte entre les deux sièges, ce dernier reste largement accessible. Une fois assis au volant, la première impression est très positive. Le siège Recaro joue parfaitement son rôle en maintenant parfaitement le conducteur, tout en offrant un degré de confort auquel nous ne nous attendions pas forcément, dans un tel véhicule. Ainsi, malgré notre taille de 1,82 mètres, l’adaptation se fait aisément, presque naturellement. Pourtant, l’habitacle est vraiment restreint. En clair, l’espace limité a été parfaitement exploité dans le MX-5 RF.
Visuellement, ce Mazda MX-5 de 4ème génération est monté en gamme. Cuir vinyle noir, Alcantra, volant gainé de cuir avec branches en argent brillant, la découverte de ce « cockpit » se fait avec un réel plaisir. Un petit côté « Premium » qui n’est pas pour nous déplaire. Côté extérieur, il n’y a pas à dire, ce Roadster en jette ! Sa teinte grise (Machine Grey Métallisé) accentue la notion de prestige, associée à sa génétique sportive symbolisée par les jantes BBS « Gunmetal » de 17 pouces et ses ailes proéminentes, notamment. Côté esthétique, justement, nous avons apprécié son look moderne, qui en fait un cabriolet au volant duquel vous ne pourrez pas passer inaperçu. Dès le premier coup d’oeil, le MX-5 RF séduit, c’est inévitable…Comble du bonheur, une fois de retour à l’intérieur, la vision des deux ailes proéminentes qui comblera de joie les amateurs de cabriolets « oldschool ». Pour les plus jeunes, ce visuel évoquerait presque un jeu vidéo d’automobile en caméra embarquée. Grisant, bien évidemment.
Il est temps, maintenant, de démarrer la bête. Un bouton « Start Engine » est présent sur le tableau de bord, de quoi activer ou couper le moteur avec facilité, tout en disposant d’une fonction ludique qui plaira aux amateurs de sportives. L’occasion, aussi, de remarquer l’écran central, qui offre pas mal de fonctionnalités en matière de navigation. Seul regret, cet écran de 7 pouces n’est pas tactile. L’interaction se fait à l’aide de boutons présents entre les deux sièges passagers. Nous y reviendrons plus tard. Juste en-dessous se trouvent les boutons de réglages de la climatisation, toujours dans un style « argent brillant », parfaitement dans le ton.
Moteur en marche, le premier vrombissement, quoiqu’assez (trop ?) discret délivre ses premières sensations. La boite de vitesse (un superbe pommeau gainé cuir) se prend en main quasiment instantanément, comme l’ensemble du véhicule, d’ailleurs. Ainsi, dès les premiers mètres de conduite, un sentiment d’aisance se fait ressentir. On se sent bien aux commandes de cette First Edition et ce de manière instantanée. Pas de période d’adaptation, donc, du moins en matière de conduite pure. Un excellent point, bien évidemment.
Un comportement routier irréprochable ?
Seul élément qui pourrait décontenancer les non-initiés aux Roadster, la notion de visibilité à l’arrière qui demandera une bonne demi-heure d’acclimatation. Plus que jamais, les rétroviseurs et l’aide au stationnement seront de précieux alliés. Rien qui ne vienne nuire à l’expérience, toutefois. Bien sûr, sur autoroute, l’envie de dépasser les limitations se manifeste. Ce que nous nous refusons à faire, comme vous l’imaginerez sans doute. Néanmoins, sur ce type de terrain, pas forcément adapté à ce genre de véhicule, on apprécie les poussées d’accélérations et l’impression de vitesse due, en grande partie, à la hauteur de caisse. Plus proche de la route pour de meilleures sensations, c’est l’une des raisons qui fait du roadster ce qu’il est.
Mais c’est sur les terrains plus accidentés que la conduite du MX-5 RF prend tout son sens. Les Suspensions Bilstein et barre anti-rapprochement y sont aussi pour quelque chose. Car sur de petites routes sinueuses et à dénivelée moyenne, le Mazda First Edition délivre tout son plaisir ! Premier constat, les qualités de son châssis. La répartition des masses de l’ordre de 50/50 (avant/arrière) se ressent immédiatement avec un comportement à la fois sain et neutre. Le véhicule colle à la route et encaisse parfaitement les changements de direction brutaux, tout en offrant un sentiment de sécurité non-négligeable. Une direction précise et subtile qui permet d’inscrire facilement le véhicule dans n’importe quel type de virage. Clairement, vous ne l’enverrez pas en dérive si facilement…du moins tant que les aides à la conduite seront activées ! Et pourtant, le plaisir de conduite est omniprésent.
Alors, certes, il ne faudra pas attendre que ce Roadster vous offre des prestations Premium jusqu’au bout, notamment en matière de ressenti des aspérités de la route. Car ici, la sportivité passe avant-tout, ce qui signifie que vous ressentirez les bosses et autres déformations de l’asphalte, madame (ou Monsieur…) est prévenue. Néanmoins, cette suspension sportive contribue grandement aux bonnes sensations vécues en mode « attaque ». Une tenue de route quasi-irréprochable, sur sol sec ou mouillé et, même, sur une surface gravillonneuse. Ainsi, les changements soudains de revêtements se négocient avec aisance, toutes proportions gardées, bien sûr.
Plus concrètement, quel que soit l’usage, ce châssis n’a pas été pris à défaut lors de cet essai. Evidemment, un test sur circuit aurait permis de le pousser d’avantage dans ses retranchements mais, finalement, à quoi bon ? Car dans le cadre de son usage « Roadster du week-end », ce dernier remplit parfaitement son rôle en matière de comportement.
Mais, comme vous l’imaginez, la voiture parfaite n’existe pas. Pour rester dans le registre du comportement routier, évoquons tout d’abord le freinage. Lorsque la pente s’intensifie et que l’on souhaite repousser son freinage à l’abord d’une courbe, il est clair que le système antiblocage est frustrant ! Incompatible avec la notion de sensations de pilotage selon nous mais, bien évidemment, indispensable en matière de sécurité. Par contre, sur sol mouillé, l’efficacité du système fera des miracles, de même sur toute surface glissante. De quoi compenser les fautes de conduite et mettre en confiance. Système qui a, bien sûr, ses limites, inutile de le préciser. Pour en revenir à cette « frustration », vous l’aurez compris, la voiture en elle-même n’est pas mise en cause. D’ailleurs, rien n’empêche de déconnecter ces aides à la conduite…
En revanche, si la boite de vitesses manuelle à 6 rapports se révèle vraiment bien conçue et très agréable en conduite normale, cette dernière trouve quelques limites en conduite ultra-sportive, lors d’enchaînements de virages nécessitant plusieurs passages/rétrogradages. En effet, lorsque l’action se fait plus véloce et que le terrain exige des réactions intuitives, la boite de vitesse ne délivre pas totalement ce que nous nous attendions d’elle. Attention, nous ne parlerons pas de catastrophe, loin de là. Néanmoins, pour ceux qui disposent de véritables notions de pilotage, un léger goût d’inachevé se fera peut-être ressentir. Dommage, surtout lorsque l’on dispose d’un châssis aussi performant. Pinaillage ? Oui, sans aucun doute, cette boite de vitesses demeurant très efficace. Il semblerait, une fois encore, que notre grande taille y soit pour quelque chose, avec le frottement régulier du bras au niveau du rangement situé entre les deux sièges.
Ultime critique, dans le registre du comportement et des performances, le manque de couple du moteur, dans certaines situations. Là encore, notre rôle étant de faire la chasse aux éventuels faiblesses, alors nous allons pinailler quelque peu. Globalement, le moteur 4 cylindres (200Nm à 4600 tr/min) 2.0L de 160 chevaux (version utilisée durant cet essai) assure le job, tout en considérant le prix de vente, relativement abordable, du MX-5 Roadster. Dès lors, inutile de se lancer dans des comparaisons avec certaines équivalences allemandes nettement plus onéreuses, vous l’ aurez bien compris. Néanmoins, lorsque le degré d’inclinaison de la pente se fait plus important, le 4 cylindres du MX-5 RF a tendance à un peu saturer. Un aspect qui nous a surpris, compte-tenu de son poids assez faible (à peine plus d’une tonne, à vide). Signalons toutefois que ce test s’est réalisé avec deux personnes à bord (soit environ 155 kg), ce qui peut avoir une influence non-négligeable à ce niveau. Sachant que le toit rigide apporte une quarantaine de kilos en plus.
Légère déception, donc, qui marque un coup d’arrêt dans cette prise de plaisir quasi-discontinue, jusqu’à ce passage spécifique. Cette petite faiblesse nous fait surtout nous poser la question de l’efficacité de la version 1,5L, qui s’avérera probablement trop juste pour celles et ceux ayant l’habitude de conduire de façon ultra-musclée. Un aspect à ne pas négliger, donc, lors du choix de sa motorisation sur la version « classique ». Car la First Edition ne sera pas concernée, cette dernière imposant le moteur 2L. L’occasion de revenir sur les sonorités du moteur, un peu trop discrètes à notre goût. Dommage car un ronron plus puissant aurait intensifié, encore, les bonnes sensations de conduite…
En mode cabrio, cela donne quoi ?
Mais bien sûr, qui dit Roadster, dit cheveux au vent ! Compte-tenu de la météo peu clémente lors de cet essai, nous n’avons exploité le mode « ouvert » qu’à l’occasion d’une cinquantaine de kilomètres. Suffisant malgré tout pour constater que, malgré les perturbations de flux d’air supposées, le MX-5 RF conserve ses excellentes qualités en matière de comportement. Ainsi, après une halte quasi-obligatoire (moins de 10km/h pour « décapoter ») -permettant de confirmer l’ouverture électrique ultra-rapide en moins de 13 secondes- nous nous sommes retrouvés, sous une pluie fine, à l’air libre.
Belle surprise dans ces conditions difficiles puisqu’avec la vitesse et l’efficacité du pare-brise et de l’aérodynamique, les gouttes ne pénètrent pas dans l’habitacle. Ainsi, l’on peut profiter de l’agrément procuré par une décapotable, même par temps de pluie modérée. A l’intérieur, le froid ne se fait pas ressentir avec ce sentiment d’être installé dans une bulle maintenant la chaleur autour des conducteur/passager. De plus, les sièges chauffants (3 degrés de réglages) offrent un petit plus, d’autant que la chaleur se diffuse en seulement quelques secondes. Clairement, les ingénieurs de chez Mazda ont travaillé leur sujet avec sérieux et ingéniosité. Chapeau !
Visuellement, ce mode de conduite ne nuit pas aux courbes harmonieuses du MX-5 RF, d’autant que le toit, une fois rétracté, se range à l’arrière en se faisant discret. Toujours aussi canon ! Joli travail d’insonorisation, également, les discussions entre conducteur et passager demeurant tout à fait audibles, jusqu’à 90/100 km/h. Evidemment, les perturbations d’air n’ont pas été totalement gommées, mais l’évolution est remarquable selon nous. Rien de réellement gênant à signaler, donc. Et puis un cabriolet reste un cabriolet…
Quelques désagréments pour les « grandes tailles »
Evoquons maintenant le confort intérieur pour une personne dépassant les 1,80m. Car en dessous de cette taille, les éléments que nous allons énumérer ne s’appliquent pas (notre binôme, à la taille plus réduite, n’en a pas été victime, lors de sa prise de volant). A l’usage, surtout en mode sportif, nous avons, de nombreuses fois, actionné à notre insu un bouton interagissant avec le GPS. Cela vient du fait que l’espace réduit séparant les deux sièges, au niveau de l’accoudoir droit, nous gênait légèrement au moment des passages de vitesses. Autre problème, le coup de coude dans le porte gobelet au moment des passages des vitesses 2,4 et 6. Rien de violent non plus, rassurez-vous. D’autant que, une fois encore, le phénomène se manifeste lors d’une conduite musclée. Evidemment, nous sommes dans un roadster et personne, ici, ne souhaitera retrouver le confort offert par un SUV ou une grande berline Premium, c’est un fait.
Mazda MX-5 RF : détails et tarifs
Alors oui, nous pourrions retenir uniquement les quelques faiblesses du moteur et de la boite en conduite ultra-sportive (faiblesses toutes relatives et dans des conditions bien particulières), sur routes sinueuses, mais cela serait profondément injuste !
Car le Mazda MX-5 RF First Edition c'est aussi et surtout, un châssis irréprochable, un plaisir de conduite de haut vol et une esthétique diaboliquement efficace ! Séduisant...
Il dispose, qui plus est, de quelques prestations Premium (toutes proportions gardées) et d'un look moderne qui, paradoxalement, plaira à la fois aux plus jeunes et aux nostalgiques des cabrios d'antan.
Et qui dit modernité dit également sécurité. Très clairement, vous vous sentirez en confiance à son volant. Comportement sain, quelles que soient les surfaces, sièges confortables, équipements dernier-cri (aide au stationnement, alerte de franchissement de ligne blanche, etc.), le contrat du rapport qualité/prix est rempli. Ajoutons-y, aussi, la consommation "mini" (même en conduite sportive), autre atout de nos jours...
Et, évidemment, son toit rétractable en quelques secondes vous permettra de profiter de l'air libre sans sacrifier pour autant votre confort à bord, c'est à dire en restant au chaud et au sec.
Assurément, en dépit de quelques défauts ici et là, le Mazda MX-5 RF First Edition est une grande réussite, qui séduira sans aucun doute les irréductibles de ce modèle...et quelques autres (dont nous faisons partie !). 9.1 9.2 8 7.1 8.6 78.2
Retour réussi !
Un Roadster moderne et ludique
Esthétique
Comportement routier
Intérieur/équipement
Moteur
Plaisir de conduite
Rapport qualité/tarif