Les élections fédérales allemandes vont se dérouler en septembre prochain, le 27 pour être exact. Angela Merkel remet son poste de chancelière en jeu. Elle qui est à la tête du pays depuis 2005 parviendra-t-elle à prolonger de 4 ans supplémentaires son mandat ? En tout cas, le monde automobile, et le DieselGate, s’invite dans la campagne. Un sujet de plus qui pourrait faire gagner des voix à l’un ou l’autre des candidats.
Le DieselGate influencera-t-il l’élection fédérale allemande 2017 ?
Les sujets d’actualité sont pourtant très nombreux, et les problèmes des allemands tout aussi nombreux. Pourtant, le DieselGate et, plus généralement, l’industrie automobile sont une sacrée épine dans le pied des candidats à l’élection fédérale allemande 2017. De ce fait, chacun essaye de taper sur le secteur de l’automobile. Pourtant, en Allemagne, l’automobile c’était un peu la fierté nationale. C’est aussi près d’un million d’emplois liés directement ou indirectement à ce secteur.
Mais il devient tendance de taper sur le monde de l’automobile. Si les problèmes de pollution ne se limitent pas qu’à ce secteur, c’est pourtant lui qui cristallise toutes les critiques. Ainsi, avec l’affaire du DieselGate, l’occasion est toute trouvée pour faire de la « moralisation du secteur automobile » un grand sujet de campagne !
Ainsi, l’opposant N°1 à Mme Merkel, Martin Schulz, s’est montré le plus piquant :« Les managers de l’industrie automobile allemande s’intéressent plus aux profits à court terme qu’au succès à long terme et à la protection durable des emplois. Ils ont toujours pris soin de leurs bonus ! Les conducteurs de Golf m’intéressent plus que les joueurs de golf ! ». Voilà ce qu’il avait lancé lors d’un meeting la semaine passée.
De son coté, celle que l’on surnomme « la chancelière de l’automobile« , a été beaucoup moins virulente : « Je suis vraiment en colère contre les dirigeants de l’automobile. Avec cette affaire, il y a vraiment eu une rupture de confiance entre nous tous et eux ! »
Flaque d’huile sur la route des élections.
Mais, attention, tout ceci reste très glissant pour les candidats. S’attaque à un secteur avec lequel ils sont plus ou moins liés, ce n’est pas la meilleure idée du monde. Angela Merkel, qui doit inaugurer le Salon de l’Automobile de Francfort dans 15 jours, est surnommée la « Chancelière de l’Automobile ». En effet, elle est à l’écoute du monde de l’automobile depuis son élection en 2005. Tout, ou presque, a été fait pour booster ce secteur et renforcer l' »AutoLand » allemand. Quant à Martin Schulz, ce n’est guère mieux. En effet, des membres importants de son parti (le SPD) ont siégé au conseil de surveillance de Volkswagen. Enfin, chez les verts aussi on a ses casseroles. Et oui, Winfried Kretschmann, ministre-président écologiste du Bade-Wurtemberg, a été un soutien inconditionnel de Daimler. Pourquoi ? Daimler a son siège dans le land du Bade-Wurtemberg.
En tout cas, le sujet est épineux en Allemagne. Contrairement à ce que beaucoup, en France et ailleurs, veulent nous faire croire, ce n’est pas tout blanc ou tout noir. Et il faudrait peut-être réfléchir de manière globale avant de taper sur l’Automobile… En tout cas, on verra si cela peut fragiliser ou non Angela Merkel, en tête des sondages actuellement.