L’affaire Carlos Ghosn continue. Le passage devant le tribunal nippon n’a pas vraiment fait avancer le schmilblick. L’ancien PDG de Renault-Nissan a vu sa demande de mise en liberté sous caution être rejetée. Chaque partie continue sur le même disque et la situation s’enlise.
Carlos Ghosn à nouveau mis en examen et pourrait rester enfermé jusque la mi-mars.
Le 8 janvier dernier, Carlos Ghosn a donc eu sa comparution publique. L’occasion de s’exprimer pour la première fois depuis le 19 novembre dernier. L’ancien PDG de Renault-Nissan a déclaré : « Je suis faussement accusé et détenu de manière injuste ! […] J’ai dédié deux décennies de ma vie à Nissan et à bâtir l’alliance. […] J’ai agi avec honneur, légalement et avec la connaissance et l’approbation des dirigeants de la compagnie. […] Et, je n’ai jamais reçu de compensation de Nissan non publiée, et ne suis jamais entré dans une relation contractuelle avec Nissan pour recevoir un montant fixe tenu secret ! »
Malgré cette défense, le juge a décidé de mettre, à nouveau, en examen Carlos Ghosn. Et ce afin d’éviter toute fuite vers l’étranger et toute destruction de preuves. Pour l’accusation, remettre en liberté « Mr Fix It » serait, sans aucun doute, synonyme de la destruction de preuves clefs dans le dossier. De plus, de nouvelles accusations seraient à l’étude. Elles concerneraient une filiale de Mitsubishi et de Nissan aux Pays-Bas. Là-bas, les dirigeants de l’alliance aurait touché des sommes qu’ils n’auraient pas dû toucher selon le contrat de départ. Enfin, Carlos Ghosn devrait rester encore deux mois, au minimum, en prison.
De son côté, le PDG de Nissan, Hiroto Saikawa, est également sorti de son silence. Dans une interview, il déclare être « reconnaissant du travail considérable effectué par Carlos Ghosn chez Nissan. » Néanmoins, il dit que l’affaire est grave et qu’il faut faire toute la lumière sur les « manipulations et les dissimulations intentionnelles. » Selon Saikawa, il est « aberrant » d’imaginer qu’il a fomenté un complot pour faire tomber Carlos Ghosn. Pour le moment, Saikawa joue la sécurité et dit avoir « foi en l’alliance Renault-Nissan. » A voir si cette idée perdura dans le temps.
Carole Ghosn passe à l’attaque.
Carole Ghosn, la femme de Carlos Ghosn, a décidé de passer à l’offensive. Elle a écrit une lettre à destination de Human Rights Watch et d’Emmanuel Macron. Elle y dénonce les conditions de détention de son mari. D’ailleurs, on y apprend que l’ancien PDG de Renault-Nissan n’aurait plus accès à ses traitements médicamenteux. De plus, la lumière serait allumée H-24 dans sa cellule afin de le « fatiguer ». Elle dénonce aussi une pression des enquêteurs sur son mari pour lui faire des aveux et d’autres documents rédigés en japonais. Une langue qui n’est pas maîtrisée par Carlos Ghosn.
Reste à savoir si l’appel de Carole Ghosn sera entendu ou non. Et, s’il aboutira à quelque chose.
En tout cas, l’affaire est loin d’être terminée !