La surprise était de taille lors de la présentation du nouveau châssis F1 de Red Bull pour la saison 2023.
Alors qu’on pensait tous que l’écurie de Milton Keynes allait continuer sa collaboration avec le motoriste Honda, ce sera avec un moteur Ford qu’elle va concourir en 2026. On aura donc 6 motoristes, une grande première depuis 2008.
Audi va être le motoriste de Sauber F1 (Alfa Romeo) en 2026
Audi, une histoire riche dans le sport auto
Audi est déjà une grande figure dans le sport automobile. À l’origine de nombreuses avancées, la marque a déjà gagné moult trophées dans presque tous les grands championnats internationaux.
Les plus grands succès d’Audi commencent dans les années 80, avec l’iconique Audi Quattro. Plus proche du Groupe A, cette voiture avait permis à la marque de remporter deux titres de constructeurs (1982 et 1984) aux championnats du monde des Rallyes. On avait aussi la célèbre Michèle Mouton, une Française qui a été vice-championne du monde en WRC en 1982. Il y a eu ensuite la fameuse Audi Quattro S1 avec son look unique, son moteur 5 cylindres développant plus de 450 chevaux, en 1986.
Après la fin du Groupe B en 1986, la marque a mis la Quattro S1 sur le Pike’s Peak, une course de côte aux États-Unis. Elle a gagné l’édition 1985 avec Michèle Mouton comme pilote et aussi celles de 1986-1987. Cette voiture reste une légende pour les fans de rallyes. Le constructeur a ensuite commencé à s’intéresser à différentes compétitions.
La première fois pour Audi sur la grille F1
Audi a révolutionné le système Quattro sur les circuits du monde. La marque s’engage sur la Trans-Am Series en 1988 avec la Quattro 200, ensuite au IMSA-GTO avec la 90 Quattro en 1989, aux USA. En 1990 et 1991, le constructeur gagne deux fois de suite au DTM. Il est actuellement derrière Porsche en nombre de victoires aux 24 heures du Mans. Sa rivale compte 16 succès, contre 13 pour la marque aux anneaux. Les Audi R8 et R18 e-tron Quattro ont d’ailleurs marqué l’histoire en endurance.
Le constructeur se lance en Formule E pour sa première saison (2014-2015) et se retirera en 2021. Il s’agit d’un championnat 100 % électrique de monoplace. La marque s’engage dans différentes compétitions, comme le Rallycross (WRX), le Paris Dakar (2022) ou encore en GT. L’entrée dans la catégorie reine était donc une question de temps.
Les réglementations sur le nouveau châssis de F1 devraient se décider d’ici 2024, mais Audi peut déjà préparer son moteur pour la saison 2026. Avec la fin du contrat d’Alfa Romeo avec Sauber en 2026, ce sera donc la marque aux anneaux qui fera son entrée en scène pour la première fois en F1.
Ford et Red Bull, le partenariat inattendu
L’héritage Ford en F1
Ford a un lien particulier avec la F1. Le constructeur a en effet financé le moteur Cosworth qui a permis à différentes écuries et pilotes de gagner des titres. On a eu :
- Lotus avec Graham Hill en 1968, Jochen Rindt en 1970, Emerson Fitipaldi en 1972 et Mario Andretti en 1978
- Tyrell Racing avec Jackie Stewart en 1971 et 1973
- McLaren avec le brésilien Emerson Fitipaldi (1974) et James Hunt (1976). Ce dernier a d’ailleurs inspiré le film Rush (2013), mettant en scène la rivalité entre Hunt (McLaren) et Niki Lauda (Ferrari).
L’écurie Brabham (1981) et Williams (1980, 1982) ont aussi permis à Nelson Piquet, Alan Jones et Keke Rosberg d’être couronnés. Le dernier pilote a gagné le championnat avec le moteur Ford-Cosworth reste Michael Schumacher, sur la Benetton de 1994. Le déclin du constructeur en F1 commence après cette collaboration.
En 1995, la marque à l’anneau bleu passe chez Stewart Racing, avant de racheter l’écurie après la saison. En 2000, l’équipe devient Jaguar F1. Après quelques années d’échecs et de tensions, l’écurie change de propriétaire et devient Red Bull Racing en 2005. Christian Horner est aux commandes de l’équipe depuis. La dernière victoire de Ford remonte en 2003 avec Jordan Grand Prix, au Brésil, avec le pilote Giancarlo Fisichella.
Le retour en F1 avec Red Bull Racing
Ford n’a rien à envier aux grandes écuries engagées en F1. En tant que motoriste, la marque se tient à la troisième position en nombres de victoires dans cette discipline, après Ferrari et Mercedes. Elle compte 176 victoires sur 567 grands prix disputés, avec 535 podiums, 10 titres constructeurs et treize titres de pilotes.
Ford reviendra en F1 en tant que motoriste pour Red Bull Powertrains en 2026. La marque va donc fournir non seulement l’équipe principale, Red Bull Racing, mais aussi la Scuderia Alpha Tauri. Cette collaboration durera jusqu’en 2030, avec une possibilité de prolongation du contrat.
Après l’annonce de Ford et Red Bull, Cosworth a toutefois évoqué sa décision de ne pas retourner dans la catégorie reine. On ne verra donc pas un nouveau moteur Ford Cosworth sur un châssis de Formule 1 en 2026.
Honda revient en 2026, mais avec qui ?
L’institution Honda en F1
Honda vient de prouver à nouveau son savoir-faire en tant que motoriste F1 avec Red Bull Racing. Avec deux titres de pilote avec Max Verstappen (2021 et 2022) et un titre constructeur (2022), la marque japonaise renforce sa notoriété dans cette discipline.
Le constructeur s’est engagé pour la première en Formule 1 en tant qu’écurie en 1964. Jusqu’en 1966, il n’a gagné qu’un seul Grand Prix, celui de Mexico en 1965. La marque collabore alors avec un préparateur britannique du nom d’Eric Broadley (fondateurs de Lola Cars) entre 1967 et 1968. La deuxième victoire arrive à Monza (1967) avec John Surtees au volant. Honda se retire cependant de la compétition, avant de revenir en tant que motoriste en 1983.
Entre 1983 et 2005, Honda devient motoriste F1 pour deux décennies. Le constructeur gagne le titre de meilleurs constructeurs avec Williams en 1986 et 1987 et avec McLaren à partir de 1988 à 1991. Il a également offert le titre de champion du monde à de grands pilotes comme Nelson Piquet (1987) avec Williams. Ayrton Senna (1988, 1990 et 1991) et Alain Prost (1989) gagnèrent avec McLaren.
Entre 2006 et 2008, Honda redevient une écurie officielle, mais n’obtient que quelques succès. La marque se retire à nouveau et vend l’équipe.
Le constructeur nippon va être la onzième écurie de la grille ?
Entre la saison 2015 et 2017, Honda fait son retour et devient le motoriste officiel de McLaren. Cette nouvelle collaboration n’est pas la même que dans les années 1990. Entre problème de fiabilités et de puissances, l’écurie ne réussit pas. La marque japonaise passe alors chez Scuderia Toro Rosso en 2017. On observe de nombreuses améliorations, au point que Red Bull Racing passe aussi commande chez le constructeur en 2019.
Le moteur Honda montre de très bons résultats avec Red Bull, offrant régulièrement des podiums au jeune Max Verstappen. Le sacre du pilote arrive cependant en 2021, alors que Honda annonçait son retrait. Après cette victoire, la marque japonaise revient sur sa décision et fournit l’écurie de Milton Keynes jusqu’en 2025. En 2022, l’équipe gagne à la fois au championnat pilote (Max Verstappen) et constructeur.
Après l’annonce de l’alliance Ford-Red Bull, Honda reste la grande interrogation sur la grille de 2023. Il est possible que la marque fournisse une écurie déjà existante, mais les options sont plutôt limitées. Aston-Martin et McLaren semblent vouloir continuer avec Mercedes, Sauber aura Audi. Il ne reste donc que Williams et Haas.
Il est également probable que Honda s’allie avec un constructeur ou se lancera seule, pour être la onzième écurie. La FIA a évoqué son envie d’augmenter le nombre de monoplaces sur la grille pour la saison 2026. Avec Alpine, Ferrari, Mercedes, Red Bull-Ford, Audi et Honda, ce sera la première fois qu’on aura 6 motoristes depuis 2008.
Article publié le 16/02/2023 à 5h32